Si certaines hospitalisations sont nécessaires ou souhaitées en fin de vie, les décès à l’hôpital ou des hospitalisations (répétées) en fin de vie sont considérés comme un indicateur d’une moindre qualité de fin de vie. Pour déterminer les facteurs qui influencent une hospitalisation durant les derniers mois de vie, l’Agence InterMutualiste (AIM) et la Fondation Registre du Cancer (FRC) ont analysé les données de 24 972 patients cancéreux, décédés après le diagnostic d’un cancer dont le pronostic habituel de survie est limité à 5 ans. Cette étude a révélé que plus de la moitié des patients cancéreux sélectionnés ont encore été admis dans un hôpital aigu durant le dernier mois de leur vie. Les hommes et les patients relativement plus jeunes présentent un risque d’admission plus élevé. Le risque est considérablement moins élevé pour les patients séjournant à domicile et qui sont bénéficiaires du forfait palliatif. Ce forfait prévoit une intervention pour les médicaments, le matériel de soins et les dispositifs médicaux. Lorsqu’une équipe d’accompagnement multidisciplinaire de soins palliatifs est impliquée dans les soins (chez 50 % des patients bénéficiant d’un forfait palliatif) et lorsque les patients sont encadrés de manière intensive par leur médecin généraliste, le risque d’hospitalisation est également plus faible. Des différences entre arrondissements Toutefois, le risque d’hospitalisation ne dépend pas exclusivement des caractéristiques du patient. L’AIM et le FRC ont en effet constaté également des différences entre arrondissements, qui s’expliquent probablement par des différences dans l’offre de soins. Dans les arrondissements où les infirmiers actifs à domicile sont plus nombreux, relativement plus de patients bénéficient de soins dans leur milieu de vie. Le forfait palliatif y est davantage demandé et plus de patients décèdent chez eux. Il s’avère en outre que les arrondissements où le nombre de séjours dans l’unité palliative d’un hôpital est limité ont une plus grande proportion de patients admis dans un hôpital aigu durant leur dernier mois de vie. Le nombre de patients qui ont séjourné dans ce type d’unité palliative est en outre plus grand dans les arrondissements présentant un nombre relativement plus élevé de lits palliatifs. Selon l’étude, 15 % des patients cancéreux ont été admis dans ce type d’unité palliative. Renforcer les soins palliatifs Différents facteurs jouent un rôle important pour éviter une hospitalisation durant le dernier mois de vie : les différences dans l’offre de soins par arrondissement, le fait d’être bénéficiaire d’un forfait palliatif, l’encadrement par un médecin généraliste ou une équipe d’accompagnement multidisciplinaire en soins palliatifs. L’AIM recommande par conséquent de renforcer les soins palliatifs à domicile et dans les maisons de repos. À domicile, ce renforcement nécessite surtout une collaboration étroite (et éventuellement plus large) au sein de la première ligne avec les équipes d’accompagnement multidisciplinaires en soins palliatifs. Plus d’info ! Personnes de contact : -* Dr Alex Peltier (Fr) : +32(0)2 246 44 87 -* Dr Ann Ceuppens (Nl) : +32(0)2 778 93 30 Le rapport d’analyse complet est disponible à l’adresse suivante : Étude des facteurs qui diminuent les chances pour les patients atteints de cancer d’être hospitalisé pendant leur(s) dernier(s) mois de vie